La conversion religieuse est à la fois le processus, et l'aboutissement, d'un cheminement personnel où des croyances religieuses ou philosophiques, nouvelles ou anciennes, supplantent d'autres conceptions antagonistes. L'individu décide alors de suivre une voie, et souvent abandonne des comportements jugés néfastes ou des idées jugées fausses. Il rejoint un groupe ou un courant, réputés transmettre et pratiquer les valeurs préférées. La conversion a une dimension spirituelle, et peut être déclenchée à l'occasion d'un éveil spirituel.
La conversion est l'adoption d'une nouvelle religion, généralement marquée par l'entrée dans une Église ou un groupe de croyants, et souvent accompagnée d'un acte symbolique : le baptême chez les chrétiens, la circoncision chez les musulmans et les juifs, la prise de refuge chez les bouddhistes, etc. Elle peut aussi être le retour aux valeurs originelles d'un engagement antérieur, donc sans changer de religion.
La conversion, religieuse surtout, est souvent favorisée et soutenue par des adeptes, et parfois forcée; la conversion désigne en effet également l'action de convertir.
La Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par les Nations unies définit la conversion religieuse comme l'un des droits de l'homme : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction [...] » (article 18). Cette affirmation fait cependant l'objet de controverses, certains groupes interdisant ou restreignant la conversion religieuse.
Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, conçu par le Comité des droits de l'homme des Nations unies sur la base de la Déclaration universelle des droits de l'homme, établit de plus que « personne ne peut faire l'objet de mesures coercitives visant à restreindre sa liberté d'avoir ou d'adopter la religion ou la croyance de son choix » (article 18.2).
Le Comité des droits de l'homme a publié en 1993 un commentaire au sujet de cet article : « Le Comité fait observer que la liberté "d'avoir ou d'adopter" une religion ou une croyance implique nécessairement la liberté de choisir une religion ou une croyance, mais aussi le droit de passer d'une religion à une autre, ou d'abandonner une religion pour des conceptions athées [...] L'article 18.2 interdit toute mesure coercitive qui irait à l'encontre du droit d'avoir ou d'adopter une religion ou une croyance, y compris la menace de faire usage de la force physique ou de sanctions pénales pour contraindre des non-croyants à adhérer à des croyances religieuses ou à une confession particulière, pour les amener à abjurer leur religion ou leurs croyances, ou pour les convertir » (CCPR/C/21/Rev.1/Add.4, commentaire d'ordre général numéro. 22).
La présence de musulmans sur le territoire de ce qui allait devenir la France remonte au VIIIe siècle. Les premiers musulmans arrivèrent en France à la suite de leur conquête de l'Hispanie débutée en 711 et s'installèrent dans les environs de Toulouse et jusqu'en Bourgogne. La Septimanie et sa capitale Narbonne furent sous souveraineté musulmane de 719 à 759. Au Xe siècle, ils s'établirent au Fraxinet pour environ un siècle. Beaucoup plus tard, des réfugiés musulmans, qui fuyaient la Reconquista espagnole, et plus tard, l'Inquisition, firent souche en Languedoc-Roussillon et dans le Pays basque français ainsi que dans le Béarn. Environ 150 000 trouvent refuge en France. « Beaucoup repartent ensuite pour le Maghreb mais les autres restent et se fondent peu à peu dans la population locale ». Plusieurs indices laissent entrevoir que des musulmans étaient établis à Montpellier au cours du XIIe siècle. Une population significative d'esclaves musulmans fut également importée en Roussillon, Languedoc et Provence entre le XIIe et XVe siècles et une partie de cette population, une fois affranchie, s'est fondue dans la société.
En 2007 deux sondages ont déclaré mesurer 3% de personnes se déclarant de la religion musulmane.
La population maghrébine en France, majoritairement plus pauvre, a un taux de fécondité plus élevé que le reste de la population française, respectivement 3,3 et 2 enfants par femme. Cependant, on observe que le taux de fécondité des femmes d'origine maghrébine se rapproche de celui des femmes françaises avec le temps.
Il y aurait environ 3600 conversions tous les ans.
Entre 150 et 200 musulmans se convertiraient au catholicisme par an, dont beaucoup d'enfants issus de mariages mixtes. Le nombre de personnes quittant l'islam, sans adopter le catholicisme, n'est pas comptabilisé.
Les études montrent une évolution de la pratique religieuse : d'après un sondage CSA-La Vie réalisé en 2006, 49 % des musulmans sondés ne vont jamais à la mosquée, 88 % respectent le jeûne du ramadan ainsi que les prières ou la pratique de la charité, contre 60 % en 1989.
Au moins 2125 mosquées étaient recensées en France en 2008, de nouvelles sont construites tous les ans.
Les 10 préceptes sont :
• S'efforcer de ne pas nuire aux êtres vivants ni retirer la vie,
• S'efforcer de ne pas prendre ce qui n'est pas donné,
• S'efforcer de ne pas avoir une conduite sexuelle incorrecte ─ plus généralement garder la maîtrise des sens,
• S'efforcer de ne pas user de paroles fausses ou mensongères,
• S'efforcer de ne pas user de paroles dures ou blessantes,
• S'efforcer de ne pas user de paroles inutiles,
• S'efforcer de ne pas user de paroles calomnieuses,
• S'efforcer de ne pas avoir de convoitise,
• S'efforcer de ne pas user d’animosité,
• S'efforcer de ne pas avoir de vues fausses.
Sous leur forme positive, ce sont :
• Avec des actions bienveillantes, je purifie mon corps,
• Avec une générosité sans réserve, je purifie mon corps,
• Avec calme, simplicité et contentement, je purifie mon corps,
• Avec une communication véritable, je purifie ma parole,
• Avec des paroles salutaires et harmonieuses, je purifie ma parole,
• Avec des mots bienveillants et gracieux, je purifie ma parole,
• Abandonnant la convoitise pour la tranquillité, je purifie mon esprit,
• Changeant la haine en compassion, je purifie mon esprit,
• Transformant l’ignorance en sagesse, je purifie mon esprit.
Toujours d'après l'Union bouddhiste de France, il y aurait environ 800 000 bouddhistes en France dont les 3/4 seraient d'origine asiatique. (Chiffre de 1986). Une enquête plus récente, publiée par TNS-Sofrès en avril 2007, avance un chiffre de 500 000 adeptes du bouddhisme (âgés de plus de 15 ans), représentant 1 % de la population française de cette tranche d'âge. En 1999, le sociologue Frédéric Lenoir avait estimé à 5 millions « les sympathisants » bouddhistes français , chiffre aujourd'hui jugé exagéré.
Les lois alimentaires : la cacherouth
Article détaillé : Cacher.
Kasher (ou cacher, ou cachère, etc.) signifie propre à la consommation. Cependant, ce terme très général s'entend généralement dans le sens de lois alimentaires juives. Un mets non kasher est taref (fém. treifa), qui signifie littéralement « déchiré », consommé à partir d'un membre déchiré à l'animal (mort ou encore vivant), manger comme une bête, et non comme un homme, qui doit être saint comme Dieu est Saint. La cacherouth peut donc se définir comme la sanctification de l'alimentation.
Les lois de la cacheroute sont enseignées dans le Lévitique. On apprend de ce contexte qu'elles concernent tant la pureté rituelle et la sainteté que la santé. Parmi les lois de la cacherouth figure l'interdiction de consommer le sang, les animaux qui se nourrissent d'autres animaux, ce qui exclut les animaux de proie comme les lions, le requin, l'aigle ou le brochet (parmi d'autres), ceux qui parcourent les fonds des mers à la recherche des déchets laissés par les autres, comme les fruits de mer, etc.
De même, c'est la restriction la plus célèbre, le lait et la viande ne peuvent être consommés au cours d'un même repas, car tu ne cuiras pas le chevreau dans le lait de sa mère (à propos du plat de venaison accompagné de crème qu'Abraham offre aux trois anges, le Midrash enseigne que les laitages furent servis avant la viande, ce qui est permis, et que, de toutes façons, les lois alimentaires n'avaient pas encore été édictées).
Bien que beaucoup n'y voient qu'une règle d'hygiène diététique ritualisée, le but avoué de la cacherouth est de faire prendre conscience que les seuls aliments autorisés sont ceux qui proviennent de sources dont les aspects « spirituellement négatifs » comme la douleur, la maladie ou la malpropreté sont absents, et dont la préparation ne s'est pas assortie de pratiques comme la chasse, la torture…
Pureté familiale
Article détaillé : Nidda.
Les lois de la nidda (« éloignement ») se rapportent à l'éloignement obligatoire de la femme durant sa période menstruelle, (le mari et son épouse ne dorment pas dans le même lit) et sont appelées « lois de la pureté familiale », les rapports avant mariage étant prohibés, et le mariage survenant vers l'époque de la puberté (au temps bibliques). Diverses autres lois régissant les rapports entre hommes et femmes s'y rattachent, comme la tsniout (la « pudeur », c'est-à-dire la modestie dans l'habillement), et sont perçues comme des facteurs vitaux de la vie juive, en particulier chez les Orthodoxes, mais ils sont rarement suivis chez les autres.
Les lois de la nidda proprement dites édictent que les rapports sexuels ne peuvent avoir lieu tant que dure le flux menstruel. La femme doit ensuite vérifier ses pertes jusqu'à totaliser sept jours « propres », après quoi elle se rend au mikvé pour se purifier. En suivant ce rite, la femme n'est permise à son mari qu'à partir environ du douzième jour de son cycle et jusqu'à que son prochain cycle survienne.
Traditionnellement, est considérée juive la personne née de mère juive.
Ainsi la conversion ne peut avoir pour seuls motifs la satisfaction d'un conjoint juif et de sa famille
• la conversion des Jébuséens, sous David,
• celle de la tribu iduméenne des Hérode, sous les Hasmonéens,
• celle de peuples ouralo-altaïques comme les Khazars de Russie.
• après la fin de l'Empire romain, celle d'une partie des Francs ripuaires et des Souabes,
• celle de Berbères (Dejrawa de l'Aurès et Nefzaouas de Tripolitaine),
• celle des Falashas d'Éthiopie, …
La semaine prochaine, je vous donnerai des statistiques sur la conversion des français à l’orthodoxie lié au christianisme et la conversion au protestantisme !!!!
MAITRE DE CONFERENCE